VAL-D’OISE
NOUVELOBS.COM 29.03.2009 18:07
Le maire socialiste de la commune a supprimé l’Amaje, un mode de garde. Une décision "brutale" qui risque d'entraîner le chômage de 90 assistantes parentales et laisser des enfants sans nourrices du jour au lendemain.
Lors de la manifestation, samedi 28 mars à Argenteuil (photo : V. Auribault) Quelques 120 personnes ont manifesté, samedi matin 28 mars, devant la mairie d’Argenteuil (Val-d’Oise) pour protester contre la décision de la municipalité de supprimer l’Amaje (Allocation municipale d’accueil du jeune enfant).
Dans le grand hall de la mairie, les parents étaient regroupés autour de leur progéniture brandissant des cartons sur lesquels s’affichaient les slogans : "M. Doucet, créateur de chômage ", pour les assistantes parentales, "M. Doucet passe, les nounous trépassent", pour les enfants.Mise en place par l’ancienne mairie UMP en juin 2006, l’Amaje permet aux familles à revenus modestes ou moyens de bénéficier d’une assistante parentale à domicile pour garder les enfants. Un mode de garde plus aisé alors qu’il faut parfois attendre des mois pour obtenir une place en crèche. La part à la charge des parents reste minime.
"Hors-la-loi"
L’Amaje est une convention tripartite répartie entre l’Etat, la Caisse d’allocations familiales (CAF) et les fonds européens. Pour les Argenteuillais, la suppression est "un scandale". "Avec l’Amaje, la mairie nous verse 1.450 euros par mois pour payer la nourrice", explique Quentin, commercial et père de deux enfants. "Sans l’allocation, nous n’aurons plus que 120 euros par mois. Comment ferons-nous pour rémunérer la nounou des enfants ?" Des nounous inquiètes puisque 90 personnes devraient se retrouver au chômage en mai prochain, licenciées par des parents qui ne pourront plus payer leurs salaires. "C’est un mauvais calcul", dénonce Xavier Péricat, ex-adjoint au maire UMP en charge des finances. "Philippe Doucet va mettre les gens hors-la-loi puisqu’ils n’auront même pas d’argent pour payer les préavis", affirme-t-il.
Economies
Les manifestants ont dénoncé la brutalité avec laquelle la mesure a été mise en place. "La mairie a refusé de nous recevoir", s’insurge Juliette, médecin et mère et deux enfants. 'La municipalité chamboule tout sans en avertir les parents qui sont mis devant le fait accompli du jour au lendemain", déplore Céline, banquière qui à dix jours de la fin de son congé maternité ne sait toujours pas ce qu’elle va faire de ses enfants. Selon les Argenteuillais, la nouvelle mairie socialiste supprime tout ce qui avait pu être installé par la mairie UMP précédente. "Ils n’ont aucune idée de ce que peut être le service public : les réseaux associatif, sociaux… Tout est annulé", souligne Juliette. Aux dires des parents, la mairie PS accuse l’ex-mairie de droite de dépenses incontrôlées qui obligent aujourd’hui à des économies.
Revendications
La plupart des parents ont été informés de l’arrêt de l’Amaje récemment alors que la suppression du mode de garde sera effective dès le 1er avril.Samedi, un collectif Amaje constitué de parents a été reçu par Marie-Josée Cayzac, adjointe au maire en charge de la petite enfance. Philippe Doucet, lui, était absent. "Nous avons eu une écoute", affirme Khalid Mouala, du collectif Amaje. "Elle s’est montrée sensible à nos revendications". Le collectif réclamait du temps afin que parents et assistantes parentales puissent trouver une solution. La mairie d'Argenteuil n'était pas joignable dans l'immédiat.Le sujet doit être débattu au prochain Conseil municipal, lundi 30 mars.
Valérie Auribault
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/social/20090329.OBS1195/argenteuil__colere_apres_la_suppression_dune_allocation.html